Puisque l'écriture est mon médium artistique favori, j'ai conçu ce blog pour partager mes réflexions et expériences car tout, chez moi, est "hyper" : l'activité cérébrale, les émotions, les sens, la perception, l'empathie, l'intuition... Diagnostiquée TDA(H), puis Asperger et HP à l'aube de mes 50 ans, j'explore ces étiquettes et j'exprime mes découvertes et ressentis..

mercredi 4 juillet 2018

La tyrannie de la connexion

Il y a très, très, très, très longtemps, avant que la civilisation ne nous détache de notre nature et de la nature, nous divise et nous cloisonne et fasse de nous des cerveaux ambulants, réduisant notre perception à un réseau de neuro-transmetteurs, notre intelligence à une activité cérébrale et notre sensibilité, à une faiblesse, nous savions que tout était connecté. Nous étions "branchés" sur ce réseau intuitif et cognitif de la vie, interespèces, interhumains. 
Comme le sont encore les animaux libres et les enfants.
Les individus non domestiqués.

Les empathes d'aujourd'hui, malgré les millénaires, l'environnement artificiel, la technologie et la dictature du mental, sont toujours connectés.


Le problème est qu'ils s'imaginent tout naturellement que que cette connection est réciproque. C'est pourtant très rarement le cas...

Que ce soit dans un grand magasin, à la piscine, en marchant dans la rue, dans une salle d'attente, chaque personne que je croise, je cherche son regard. Je suis hyperconsciente d'elle et de moi. C'est comme si l'un et l'autre existions d'une manière plus intense que ce qui est appréhensif car, la plupart du temps, pour ces personnes, je n'existe pas. Elles me voient sans prendre en compte mon existence, ou si peu, alors que moi, je les ressens. Leur présence prend énormément de place dans ma bulle. 
Pour moi, il n'y a jamais d'inconnus mais littéralement, uniquement, des frères et des sœurs. Des proches.

Certaines connexions sont plus fortes, plus évidentes, que d'autres. J'ai longtemps cru que je tombais amoureuse trop facilement et de trop de monde. C'était avant que je comprenne cette histoire de connexion. Il y a tout simplement des personnes que je nomme des "âmes sœurs", des consciences semblables à la mienne de par leur expérience de vie, auxquelles j'accroche instantanément. C'est un peu comme tomber amoureux, oui, mais pas romantiquement. 
Plutôt... spirituellement. 
Ces personnes m'attirent ou me fascinent également parce que je ressens en elles ce qui me manque en moi. Un savoir, une expérience, une caractéristique, dont j'envie l'échange.
Je sais faire la différence, à présent, entre ces connexions spéciales et une attirance physique et/ou sentimentale.

Autrefois, alors que j'étais religieusement conditionnée à la soumission à Dieu et à mes semblables, au service de Dieu et de mes semblables, je vivais dans la confusion et la souffrance (bien masquée) de ne jamais recevoir, de la part des autres (ni de Dieu, d'ailleurs) autant d'intérêt, de considération, de compréhension, que j'en ressentais pour eux. 
Très vite, je me suis culpabilisée d'une sensibilité perçue comme de la sensiblerie, mais plus je la combattais, plus elle devenais tyrannique. Comment me défaire d'une puissante antenne incorporée dénuée de bouton "off" ?!

Tant que j'étais sous conditionnement, je ne pouvais gérer convenablement ce don. Il ne me valait que des déboires et me poussait à me nier, à plus que tout désirer me durcir.
Parfois, je détestais les autres, ces insensibles. Parfois, je me détestais moi-même, cette extra-terrestre.

Une fois libérée de la cage mentale, j'ai commencé à conscientiser.

L'aide la plus précieuse que je me suis accordée fut la méditation.
J'ai découvert cet outil grâce à une séance de communication intuitive, lors d'une formation en équi-coaching.
C'est le meilleur moyen de conscientiser la manière dont nous fonctionnons pour reprendre notre souveraineté, pour être en possession de nous-mêmes, pour récupérer notre pouvoir personnel.

Le but est d'observer au lieu de subir, d'accueillir au lieu de nier, de comprendre au lieu de juger, et ensuite, de passer de la réaction à la création.

En ce qui me concerne, ce travail est toujours en cours, je n'y suis pas encore passée maître, loin de là...
Néanmoins, grâce à la méditation, j'ai appris à discerner les émotions "fabriquées", induites par conditionnement et les médias, et les authentiques. J'ai rendu son rôle à l'intuition et remis à sa place le mental. J'ai visualisé les connections et perçu ses nombreuses voies à sens unique.


La pleine conscience m'a également permis de créer un circuit fermé. Par exemple, lorsque je nage à la piscine, tout en faisant mes longueurs, je ferme les connexions. Je me concentre sur les mouvements, leur ampleur, leur symbolique, l'effort du corps, la respiration. Je resserre ma bulle, la rend imperméable pour un temps. Je suis consciente des autres nageurs uniquement dans la dimension physique, au niveau spatial.
Ça me fait des vacances !

Tout le monde n'a pas besoin d'une connection humaine intense et immédiate. La plupart des gens se débrouillent très bien sans.
Mieux, même !
Nous vivons dans une société où la seule connection qui reste est artificielle, technologique, et ceux qui savent s'en contenter s'en sortent parfaitement puisque "réussir" sa vie ne réclame rien d'intrinsèquement humain...
Les moins sensibles/empathes peuvent se permettre d'être opportunistes, ils ne sont pas affublés de scrupules. Il réussissent plus facilement professionnellement et socialement.

J'apprends donc à ne pas attendre un retour de connection, de présence, d'importance, mais c'est douloureux. Je le perçois souvent comme un manque. Une forme d'abandon. Une grande solitude au milieu de la multitude.
Mais je ne me durcirai pas.

Je vais trouver le moyen de rendre utiles ma connectivité humaine, mon empathie naturelle, mon hypersensibilité.
Et peut-être serai-je contagieuse....

Et peut-être qu'un jour, nous nous reconnecterons sciemment et consciemment !


FLB







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