Puisque l'écriture est mon médium artistique favori, j'ai conçu ce blog pour partager mes réflexions et expériences car tout, chez moi, est "hyper" : l'activité cérébrale, les émotions, les sens, la perception, l'empathie, l'intuition... Diagnostiquée TDA(H), puis Asperger et HP à l'aube de mes 50 ans, j'explore ces étiquettes et j'exprime mes découvertes et ressentis..

lundi 23 juillet 2018

L'empathie et la compassion





Il me semble important de préciser les nuances entre les facultés et vertus relationnelles.

L'empathie, du mot grec composé du préfixe "en" ("εν") et de "pathos" ("παθος"), "ce que l'on éprouve" et "état de l'âme agitée par des circonstances extérieures" ou "disposition". C'est donc la faculté de ressentir l'état émotionnel d'autrui. 

Cela ne vient pas automatiquement avec de la compassion.

Le mot compassion vient du latin : cum patior, « je souffre avec » et du grec συμ πἀθεια , sym patheia, sympathie. Elle est une vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d'autrui, et se sent poussé à y remédier. 
C'est principalement ce dernier point qui différencie l'empathie de la compassion.




En tant qu'hype-empathique, m'arrive fréquemment de ressentir ET de comprendre les émotions mélangées, la détresse, de la personne qui se confie à moi ou qui m'explique le drame qui lui arrive, et pourtant je n'ai pas la moindre envie de m'y intéresser ou d'y faire quoi que ce soit !
Mon empathie est toujours aussi efficace, omniprésente. 
Ma compassion est absente.
Cela peut-être parce que je pressens de la fausseté par rapport à ce qui m'est raconté, ou bien que je n'ai aucune sympathie (similitude, rapprochement, affinité) pour la personne, qu'elle suscite une certaine méfiance ou distance à cause d'expériences précédentes, ou encore parce qu'à ce moment là, mes limites physiques (la fatigue, principalement) m'empêchent d'intervenir, de m'investir, sabotent ma volonté et provoquent un rejet de l'effort à fournir, ne fut-ce qu'en écoute ou en paroles de réconfort.

De la même manière, une personne hypersensible n'est pas forcément empathique : elle perçoit tout très fort, ses 5 sens et ses propres émotions (colère, peur, chagrin, déception, joie, etc.) sont démultipliées, son ressenti (froid, fatigue, faim, stress) est exacerbé, mais elle ne possède pas forcément la connexion empathique, soit la capacité de percevoir ce que l'autre ressent ! 

Ainsi, le surdoué n'est pas forcément hypersensible.
L'hypersensible n'est pas forcément empathique.
L'empathique n'est pas forcément compatissant.

En fait, de nombreux manipulateurs pervers narcissiques sont empathiques : ils  discernent parfaitement, souvent inconsciemment, les émotions de l'autre, et c'est ce qui leur permet de jouer dessus !

L'empathie, à elle seule, n'est donc pas une vertu (force qui incite à tendre au bien,  ou volonté qui habilite l'homme à agir bien, opposée au vice, selon Aristote), c'est à dire qu'elle n'implique pas forcément que la personne est prête à aider, à s'impliquer, à œuvrer pour le mieux-être de l'autre. L'empathie est simplement une faculté de compréhension, une  forme d'intelligence qui, comme tout, demande une conscientisation pour se concrétiser. 


Je peux rester là à souffrir pour toi, avec toi, des journées entières, et ne pas lever le petit doigt parce que je manque de compassion ou, tout simplement, d'énergie.

Je peux ainsi percevoir, parfois malgré moi, tes secrets émotionnels et ne pas vouloir aider concrètement. 

Je sais aussi que je ne dois pas forcément ou systématiquement intervenir !

Certaines personnes sont naturellement compatissantes, et elle se font souvent "bouffer toutes crues", elles s'épuisent, se laissent exploiter. Elles ont le coeur énorme, sur la main, l'expression est appropriée. Elles ne sont pas particulièrement empathiques dans le sens où elle ne perçoivent que la souffrance comme un appel à leur dévouement, et pas forcément les autres émotions.
Là aussi, une conscientisation est de mise.

L'empathie, par contre, n'est pas forcément un choix, malgré ce que j'en lis sur internet, ces derniers temps. Cette faculté, nous l'avons tous et toutes à des doses différentes même si, dans notre enfance, elle était naturellement assez présente. Mais la vie et l'éducation nous imperméabilisent ou nous rendent "poreux", c'est selon...

Certaines personnes sont douées pour les langues, d'autres pas, certaines pour les maths, d'autres moins, certaines ont l'esprit littéraire ou artistique, d'autres, mathématique et scientifique.
Parallèlement, certaines personnes sont douées d'une empathie plus développée. Evidemment, une personne peut travailler à acquérir les connaissances scientifiques bien qu'elle soit littéraire, mais il en va autrement avec l'empathie, à mon sens. L'empathie, la connexion, est présente à son degré chez chacun, et certains sont plus connectés comme d'autres ont la "bosse des math", une créativité artistique spontanée ou le sens inné de l'orientation.

Je crois, par contre, que la compassion est un choix ou, du moins, une vertu qui  peut s'exercer et se raffiner avec le plus ou moins d'empathie dont nous disposons, ne pensez-vous pas ? 

Et je pense que la compassion totalement dénuée d'empathie, c'est tout simplement de la charité. Une démarche qui va du haut vers le bas.

En revanche, s'il y a de l'amour, alors là, la compassion est automatique ❤

Et l'amour, lui, est-il un choix ?

Cela dépend, sans doute, de quel type d'amour il s'agit...

Une question pour un autre article !
Vos idées, à ce sujet, sont les bienvenues en commentaire 😊



FLB











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