Je ne m'avancerai pas pour TOUS les hypersensibles, mais d'après ce que je ressens et de que j'observe autour de moi, rien n'est jamais négligeable, pour nous.
Chaque détail, chaque émotion ou sentiment, chaque concept, chaque événement, aussi petit soit-il, chaque comportement, même celui qui pourrait passer pour insignifiant, chaque chose, chaque mot, chaque humain, chaque être vivant, est à valeur égale, à nos yeux.
Notre hyper-ressenti, l'hyper-attention que nous accordons à ce que nous voyons, ne nous laisse pas le loisir de hiérarchiser par ordre d'importance ce qui nous arrive ou ce dont nous sommes témoins.
L'intensité est immuable, quasi invariable, pour les hypersensibles empathiques.
La catégorisation et la hiérarchisation, c'est quelque chose que nous apprenons contraints et forcés en grandissant lorsque nous nous rendons compte à quel point nous sommes en décalage par rapport aux réactions des adultes autour de nous et surtout, quand une forme de honte commence à nous assaillir alors qu'au sortir de l'enfance, une certaine sensibilité n'est plus communément acceptée.
L'intensité est immuable, quasi invariable, pour les hypersensibles empathiques.
La catégorisation et la hiérarchisation, c'est quelque chose que nous apprenons contraints et forcés en grandissant lorsque nous nous rendons compte à quel point nous sommes en décalage par rapport aux réactions des adultes autour de nous et surtout, quand une forme de honte commence à nous assaillir alors qu'au sortir de l'enfance, une certaine sensibilité n'est plus communément acceptée.
Nous apprenons à prioriser, mais cela ne nous transforme pas : nous continuons à ressentir, ce n'est pas un choix, comme la personne gauchère qui se force à écrire à la main droite demeure gauchère dans sa manière d'être.
Et donc, nous apprenons à nous nier, à nous brimer tout seuls, alors qu'à l'aube de l'adolescence, on nous pique de réflexions blessantes ou de réprimandes parce que nous avons les larmes aux yeux, ou que nous sommes choqués, profondément affectés par ce que les autres prennent pour des broutilles.
Après une boutade qui ne nous était même pas adressée et dans laquelle nous avons perçu le sous-entendu blessant ainsi que la blessure bien dissimulée qu'il a causée, nous nous entendons dire : "Mais c'était pour rire, hein, ohlàlà t'es pas doué pour le second degré, toi !"
Non, le second degré, c'est aussi quelque chose que les hypersensibles empathiques apprennent tardivement et avec réluctance, encore une fois contraints et forcés par la populace normalisatrice, si j'ose dire, ainsi que les notions de cynisme et de sarcasme. Nous les apprenons sans les concevoir ni les agréer, et sans les pratiquer ! Ou alors en nous égratignant profondément pour être acceptés par le groupe. Ou encore par blindage ! L'armure des hypersensible se mue souvent, ais-je remarqué, en un cynisme exacerbé : tout prendre au second degré ou avec l'humour le plus noir qui soit diminue la souffrance, mais ça ne soigne pas mieux qu'un emplâtre sur une jambe de bois. Et ça permet d'être accepté.
La société tolère facilement un haut degré de cynisme alors qu'elle moque toujours un haut degré de sensibilité.
Le cynisme est artificiel (fabriqué), la sensibilité est naturelle (innée).
Notre société est artificielle dans ses fondements et fonctionnements mêmes. Le cynisme est, pour l'hypersensible, le meilleur des camouflages.
En définitive, nous avons l'impression d'être entourés de personnes non seulement insensibles, en comparaison à ce que nous ressentons, mais également indifférentes. Ainsi grandit la conviction d'être des extra-terrestres ! Vient alors la difficulté d'intégration, la préférence pour la solitude, la peur des groupes, une aversion pour les mouvements de jeunesse, puis les séminaires, les team-buildings et autres rassemblements où se jouent inévitablement des rapports de forces, où le plus pragmatique, le plus cynique, le plus dur, le plus drôle, parfois, finira toujours par régner en leader et où le plus sensible souhaitera rentrer sous terre et disparaître, condamné à dissimuler sa particularité, son ressenti qui, souvent, reflète des vérités que tous les autres, dans leur foutue dynamique de groupe, préfèrent ignorer et maintenir sous les masques.
Car tous jouent un rôle. Tous ont dû brimer leur sensibilité, à différents degrés, au sortir de l'enfance. Et tous veulent à tout prix éviter d'en parler, craignent que cela se révèle.
L'hypersensible empathique (tous les hypersensibles ne sont pas forcément empathiques) perçoit les masques et ce qu'il y a en-dessous. Il ne sait pas toujours quoi en faire dans ce monde d'hypocrites. Il est étonné de la facilité qu'ont les autres humains à se durcir, à s'aveugler, à traverser la vie sans en être affecté, en accordant aux choses un minimum d'importance car ils sont capables de prioriser, eux !
Et cela alors que la société remet à la mode la bienveillance d'une manière aussi artificielle que tout le reste, c'est à dire sans jamais revoir les comportements éducatifs ou fonctionnements sociaux qui éteignent ou massacre la sensibilité.
Pourtant, cette sensibilité pourrait être tellement utile à ces changements que personne ne souhaite vraiment, des changements réels et non symptomatiques, pour une fois.
Car une vision superficielle et détachée des choses ne permet que des solutions symptomatiques.
Alors qu'une appréhension également importante de toutes choses et la vision des interconnections et interinfluences poussent à des solutions touchant à la moelle, à l'ADN, de la société.
C'est pour cela que j'ai décidé de ne plus brimer ma sensibilité mais de l'exploiter - dans le bon sens du terme - au contraire; Je sais que ma vision des choses est souvent "chiante" dans ce monde déshumanisé, actuellement dopé au positivisme et au déni, mais peu importe.
Le moindre détail a de l'importance.
J'irai mettre le doigt dessus, ne vous en déplaise...
FLB
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